LES GRANDS CHAMPIONS : AARON NIMZOWITSH

Publié le par Tullechecs


Aaron Nimzowitsch (letton: Ārons Ņimcovičs), né le 7 novembre 1886 à Rīga en Lettonie en Russie, décédé le 16 mars 1935 à Copenhague au Danemark, fut un joueur d'échecs russe et danois. On trouve parfois son nom sous la graphie « Aaron Nimzovitch » ou « Aron Nimzovitch » (en particulier en anglais).

Né à Riga (Lettonie alors annexée à la Russie), d'origine juive, germanophone, il apprit à jouer à 8 ans. Il fit ses études en Allemagne : en 1904, il s'inscrivit à Berlin afin d'étudier la philosophie. Mais il interrompit ses études dans leur première année pour se consacrer à une carrière de joueur d'échecs professionnel. Après les années tumultueuses et souvent infructueuses de la Première Guerre mondiale, il commença à jouer les premiers rôles alors qu'il s'installait au Danemark en 1922. Il obtint la nationalité danoise et y vécut jusqu'à sa mort en 1935. Ses cendres reposent au cimetière Bispebjerg à Copenhague.

L'apogée de la carrière de Nimzowitsch se situe à la fin des années 1920 et au début des années 1930. Ses succès les plus notables sont ses premières places aux tournois de Copenhague de 1923, de Dresde en 1926 et de Carlsbad en 1929, ainsi que sa deuxième place derrière Alekhine à San Remo en 1930.

Nimzowitsch n'a jamais gagné une seule partie face à Capablanca, mais il a mieux réussi face à Alekhine, qu'il a même battu au tournoi de Saint-Pétersbourg de 1914. Une de ses parties les plus connues est son « Immortelle Partie de Zugzwang » jouée contre Sämisch en 1923 à Copenhague[1].

Bien qu'appartenant à l'élite échiquéenne de l'époque, il est surtout connu et respecté pour ses talents de pédagogue. Il est l'un des fondateurs de l'école hypermoderne et l'auteur d'un ouvrage didactique, toujours étudié de nos jours, Mon système [2] ((de) Mein System), dans lequel il présente les bases de sa théorie. Datant de 1926, l'ouvrage a donné lieu à une suite : Pratique de mon système[3].

Il est connu pour avoir été un grand ennemi de Siegbert Tarrasch, le représentant par excellence de l'école classique aux échecs.

Il est l'auteur de plusieurs ouvertures aux stratégies assez élaborées et qui portent son nom : Défense nimzo-indienne et Défense Nimzowitsch du pion-roi, par exemple.

Rédigé en allemand, Mon système est un ouvrage qui a connu un très grand succès et a donné lieu à de nombreuses traductions. Au moment de sa parution, il tranchait sur les conceptions très dogmatiques en cours, comme celles de Siegbert Tarrasch. Dans la préface de l'édition française, le traducteur n'hésite pas à comparer l'impact de l'ouvrage dans le monde des échecs avec celui du quasi contemporain Manifeste du surréalisme d'André Breton en littérature !

Parmi ses nombreux apports, analysés en détail dans son ouvrage de référence, on peut citer l'approfondissement des concepts de prophylaxie et de la surprotection.

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